Aquarelle 30 X 40cm sur papier Arches
Vivre un été chez ma grand-mère dans le sud de la France marquait pour moi l'arrivée des récoltes de coings, ces fruits mystérieusement durs et dorés. Les arbres chargeés de fruits scintillants d'or devant le vieux mas provençal en pierre de couleur faience. Le ciel d'un bleu ligurien, sans aucun nuage, faisait ressortir leur jolie couleur dorée. Avec une brillance si particulière, on aurait dit des précieux lingots pendus à branches. Chaque fin d’été coïncidait avec la confiture de coings maison que grand-mère tenait absolument à préparer.
Sur la table de la cuisine en bois vieilli, des pommes de coings fraîchement cueillis et un pot de confiture vide attendaient leur transformation. j'aime dessiner cette scène avec mes pinceaux d'aquarelle.
Je commençais par esquisser le coing à l'aquarelle. Son odeur vigoureuse et distincte naviguait dans l'air, stimulante et doucement parfumée. J'imbibais ma palette avec une teinte dorée mêlée à une nuance orangée et ma brosse virevoltait pour peindre le délicat fruit. Un mélange de jaune ocre et de bruns, la couleur de la chair ferme et acidulée sous la peau veloutée se révélait sur le papier. L'occlusion de cadmium jaune moyen et la pointe d'ombre brûlée représentaient les sections d'ombres de ce précieux fruit.
Ensuite, je passais au pot de confiture, sa rondeur en verre, sa transparence. Comment faire ressortir cette complexité lumineuse, ce jeu de reflets ? J'optais pour des nuances de bleu cobalt clair, de blanc et de gris de Payne pour rendre sa brillance étonnante. Le couvercle, d'un blanc argenté, suggérait un secret bien gardé, celui de la recette de grand-mère.
Le défi était réel, mais le plaisir était plus grand. Car dans mes dessins à l'aquarelle vivaient ces deux personnalités, le coing dur et piquant, le pot de confiture doux et sucré, une dualité unie par le rite de la confiture familiale. À chaque coup de pinceau, je revivais les gestes de ma grand-mère, son amour pour nous transmis par le biais de ces pots de confiture.
Et voilà, l'aquarelle était finie : un coing gorgé de soleil et un pot de confiture prêt à recevoir sa pulpe dorée. À travers ce tableau, j'avais non seulement capturé l'essence de l'été chez grand-mère, mais également la saveur nostalgique de la confiture de coing, ce goût unique qui se savoure tant au palais que dans les souvenirs.
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85,00 €Prix
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