Aquarelle 40 X 50cm sur papier Arches
 
Le crépuscule tombait sur les canaux de Venise, drapant la cité des Doges d'une douce lumière nacrée. L'éclat ardent du soleil s'était légèrement atténué, ne laissant place qu'à une lueur orangée qui se reflétait subtilement sur les eaux mouvant tranquillement. Les hautes façades et palais, vestiges de siècles de splendeur et de pouvoir, s'imprégnaient de ces derniers rayons, revêtant des teintes pastel dans cet instant suspendu entre le jour et la nuit.

Au fil de l'eau, une gondole se profilait, glissant sans un bruit sur le miroir liquide du canal. Le gondolier, vêtu de sa tenue noire traditionnelle, debout à l'arrière de l'embarcation fut baigné par cet éclat crépusculaire qui ajoutait à lui une dimension presque mystique. Avec une dextérité acquise au fil des ans, sa rame fendait l'eau en rythme et en silence, entrainant sa gondole et ses passagers à travers la beauté paisible de la vénitienne au crépuscule.

Une palette semblait s'étaler devant mes yeux, comme une peinture à l'aquarelle en plein développement. Les eaux changeaient continuellement de nuance, passant du bleu pastel au violet doux, puis se mélangeant avec le feu du soleil couchant pour former un rose doré unique. La gondole elle-même semblait une esquisse délicate dans ce tableau grandeur nature, avec son peu de noir intense contre le paysage nuancé.

La silhouette de la gondole passant sous le fameux pont des Soupirs brossait ainsi un tableau divin. L'arche de pierre encadrait parfaitement la scène, alors que le soleil couchant transformait le ciel en un chef-d'œuvre aux couleurs pastel. Tel un tableau à l'aquarelle, les nuances se confondaient mais ne se mêlaient pas, créant une harmonie des teintes qui était douce à l'œil.

Dans cette ambiant douce et poétique, les chants du gondolier résonnaient sur les murs des palais et flottaient au-dessus du canal, ajoutant une note mélodieuse à la quiétude du paysage. Un chant d'amour pour cette ville unique, éternelle, qui avait survécu, malgré tout, aux marées de l'histoire.

Ainsi s'écoulait le crépuscule sur les canaux de Venise, un spectacle aussi beau que émouvant. Une méditation silencieuse sur la beauté fugace et la permanence, un tableau à l'aquarelle en constante évolution sous les couleurs changeantes du ciel. Et au cœur de tout cela, une gondole passait, indifférente aux jeux de lumières, mais intrinsèquement liée à cet ensemble harmonieux.