Aquarelle 30 X 40cm sur papier Arches
 
Alors que l'astre solaire entamait sa descente écarlate vers l'horizon infini de la savane, une silhouette majestueuse se détachait sur le paysage cloqué de chaleur. Solitaire, un énorme éléphant avançait à pas lents, faisant vibrer le sol sous son poids immense. Son cuir ardoisé, parcheminé et craquelé par des années sous le soleil impitoyable, s'illuminait d'un éclat flamboyant dans l'écrin orange du firmament.

La conjonction rutilante entre le soleil mourant et l'éléphant géant exprimait une profonde harmonie. La bête sacrée évoluait sous le ciel enflammé avec une dignité imposante, illustrant un tableau vivant d'une splendeur analogue à une œuvre d'aquarelle.

Imaginons, pour un instant, qu'un artiste invisible étalait avec délicatesse des nuances couleur ocres, baisers de l'aurore, sur la toile immaculée de l'horizon. Ces taches de couleurs, tels des soupirs languissants, se fondaient entre elles pour peindre une incandescente chorégraphie céleste. Les teintes chaudes viennent baigner d'un halo les hautes herbes sèches, les arbres éparse et le dos de notre éléphant, rendant leur entourage presque irréel.

L'éléphant, immobile maintenant, se découpait en une figure presque mythique. Les rayons disparants striant son vieux cuir de raies dorées, lui conférant une aura de titane. Les contours du mastodonte semblaient presqu'effacés, dilués sous le jeu sensuel des couleurs, ajoutant à la qualité presque aérienne du spectacle.

Au coeur de cette scène d'un éternel recommencement, l'éléphant était le point de mire, l'élément central de ce tableau vivant. Ses grandes oreilles caressaient le vent langoureux, son long appendice balayait doucement l'air, marquant son passage sur cette terre comme une estampe mystique sur le vélin du temps.

L'élément constant dans ce mouvement incessant était le déclin du jour. Le soleil, ardent spectateur de cette danse solitaire, cédait inexorablement sa place à l'arrivée de la voûte étoilée. Les derniers rayons de l'astre fatigué se fondent avec le pigment de l'horizon et le cuir de l'éléphant, tout comme les couleurs d'une palette se mêlent à l'eau pour créer une aquarelle.

Mais au-delà de la simple beauté picturale du moment, le passage de l'éléphant au couchant symbolisait un passage, une transition. Il incarnait l'insaisissable concept de temps, puissant et apaisant, qui colore le monde d'un mélange entre l'attendu et l'inattendu, à l'image des teintes variables d'une aquarelle. L'insignifiance face à la grandeur de la nature, la force tranquille d'un géant solitaire face à l'immensité d'un soleil mourant, dépeignant une leçon d'humilité et de respect pour le monde qui nous entoure